Bonjour et Bienvenue,
En deuxième propos sur l'œuvre d'Eiji Yoshikawa, je vais survolé les derniers chapitres de ce grand chef-d'œuvre. Je vais y aller tout de go à ce commentaire, de l'internaute Arakasi, 27 février 2017; suivez ce lien pour le commentaire en entier :
https://www.babelio.com/livres/Yoshikawa-La-Parfaite-lumiere/10092/critiques
« Viendra bientôt le moment où les deux
jeunes hommes ne pourront plus s'éviter, l'heure qui départagera leurs deux conceptions de la voie du Sabre, l'une fondée entièrement sur la technique, l'autre sur la pureté de
l'âme.
Un affrontement un poil manichéen, me diriez-vous, et vous aurez raison.
La construction en miroir des deux personnalités de Kogirö et Musachi n'a jamais laissé de doute sur la supériorité de ce dernier. Brillant homme d'épée, mais doté d'un tempérament ambitieux,
sournois et volontiers cruel — y compris vis-à-vis des faibles comme pourrait en témoigner la pauvre Akemi — Kogirö s'affirme clairement comme l'antithèse de Musachi, son double maléfique,
condamné à la défaite finale par ses déficiences morales. On retrouve cette construction en miroir chez de nombreux duos de personnages : Otsu et Akemi, Iori et Jotaro, Musachi et Matahachi.
Là où le premier membre duo s'avance vers la lumière, le second s'enfonce dans les ténèbres et la déchéance. Je respecte ce parti-pris mais je trouve qu'il laisse peu de place à la surprise,
enlevant un peu de ce qui faisait le sel de la première partie des aventures de Musachi. »
J'ai apprécié ce commentaire car il parle pas juste du beau côté de l'œuvre, mais aussi des ratés, des choses moins agréables ou juste une tournure de scénarios moins crédible. Ça beau être une grande histoire, y'a les inévitables travers et défauts. Or ça vaut la peine d'être lu et relu.
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Livre V — LE CIEL —
Trois duos :
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À part la maîtrise de l'épée; il y a très peu en commun entre Kojiro Sasaki et Musashi, les deux grands rivaux ou la tension augmente graduellement et parfois subtilement. Quoique chacun aspire à la grandeur… la façon choisie pour y accéder est très différente entre l'un et l'autre. Ouf! C'est pas la modestie qui étouffe ce Sasaki :
« Je vais être le plus grand homme d'épée qui ais jamais existé » K. Sasaki(p.138)… ^V^
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Iori et Jotaro : par un concours de circonstances imprévu, Iori devient second élève de Maître d'armes, Jotaro lui, tombe malgré lui dans l'engrenage d'un criminel, et de peine et misère s'en échappe grâce à l'intervention costaude de Takuan. Pendant l'absence ou Jotaro prend le large, Musashi prend sous son aile Iori, lui montre à lire/écrire, à se comporter avec civisme et sans être un père se lie d'affection avec lui et ainsi devient un mentor et un parent substitut pour cet orphelin
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Otsu et Osugi : Aussi divergentes l'une de l'autre que puisse être Kim Jong-un et Nelson Mandela, OUCH! c'est ce qui m'a paru trop exagéré par le narrateur, tant la différence est tranchée. La trop douce Otsu qui se fâche jamais et attends comme une bêta son fougueux guerrier errant et l'autre l'ultra tyrannique Osugi, quoiqu’il y a des interactions colorées entre ces deux-là.
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Livre VI — LE SOLEIL & LA LUNE —
Une triade d'états :
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Entre un vrai samouraï et un aspirant samouraï :
« Un véritable samouraï, un homme d'épée authentique a un cœur compatissant. Il comprend le pathétique de la vie. » M.M (page 385)
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description poétique du temps précédent un combat :
« L'atmosphère chargée d'électricité semblait dresser une invisible barrière. Pour des hommes élevés dans la stricte tradition de la classe des samouraïs, la solennité qui entourait les combattants, la dignité meurtrière des épées dégainées, étaient inviolable. Malgré leur agitation, ce spectacle privait momentanément les élèves de mouvement et d'émotion. » (page 369)
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L'intuition exemplifiée, lors d'un déplacement de Musashi :
« — Malgré l'obscurité, j'ai senti la présence d'un maître inégalé du sabre. Compte tenu des autres personnes présentes, je ne vois pas qui d'autre cela pourrait être.
— Vous avez deviné de nouveau! S'écria Ujikatsu, abasourdi. »
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Livre VII — LA PARFAITE LUMIÈRE —
Trifouiller lors de scènes inusitées :
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l'ordinaire et puis après… : cette citation illustre bien la possibilité offerte à tous même le plus ordinaire de devenir extraordinaire; en page 618 :
« — je ne qualifierais pas Musashi d'homme ordinaire.
— Pourtant, il l'est. Voilà bien ce qu'il y a d'extraordinaire en lui. Il ne se contente pas de compter sur les dons naturels qu'il peut avoir. Se sachant ordinaire, il essaie toujours de s'améliorer. Nul ne se fait la moindre idée de l'effort surhumain qu'il a dû fournir. Maintenant que ses années d'entraînement ont donné des résultats spectaculaires, tout le monde parle de ses talents innés. »
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Le moine Takuan, loyal allié est en un instant devenu imprévisible et si dur : celui-ci est peut-être, celui qui a le plus contribué à l'éveil spirituel et au progrès de Musashi. Pourtant son attitude envers lui est certaines scènes où il est si grossier et indifférent que ça en est choquant. Ça ressemble à nos vies, lorsque des gens proches et longtemps aimants, ceux qu'on reconnaît loyal, se revire contre nous et prenne une attitude froide et aride, qu'on sait plus alors quoi en penser.
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Une scène amoureuse très forte : en moins d'une minute tout au plus, ces deux-là se disent tout sur le passé avec une fenêtre ouverte sur l'avenir, si seulement l'expert du sabre survit au terrible duel avec kojiro; MUSASHI :
« - Otsu, je t'en prie, pardonne-moi. Je peux paraître sans cœur, mais je ne le suis pas, pas en ce qui te concerne.
— Je… je le sais.
— Tu le sais? Vraiment? OTSU,
— Oui, mais je t'en supplie, dis-moi un mot. Un seul mot. Dis-moi que je suis ton épouse. »(p. 681)
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Un préduel étonnant : Je ne vais pas casser le suspense de la fin, mais surtout en les cinq dernières pages, alors qu'on s'attend à la victoire du héros sans en être certain; il y a de ces dialogues qui nous laissent pantois et intrigués. Okay, j'en ai assez dit, aller l'acheter ou l'emprunter pour comprendre… la superbe finale de cette saga (attention les sept livres compilent presque 1500 pages).
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