DuongThu HuongAudeladesIllusions2

Bonjour à Tous,

 

En cette dernière révision sur Au-delà des Illusions, je vais aborder cinq autres idées dans le roman, sous l'angle du pouvoir et de l'influence puissante des mots.

 

T1. Mots sur la laideur et le côté obscur de quiconque:

  • Nguyên mature, voit son côté caché et l'assume; discussion avec Linh, son ex-épouse page 310:

«Mais je voudrais que, calmement, tu revoies tous les faits, que tu les juges plus justement, plus objectivement. Nguyên s'arrête quelques secondes et, baissant la voix:

-Il arrive à tout le monde de connaître des moments de faiblesse, de lâcheté, et de commettre des erreurs. L'important, c'est de bien regarder l'origine de ces bassesses, de ces erreurs, pour savoir si l'on peut les pardonner.»

  • Linh de son côté montre un côté figé, mais déchiré par ceci; juste, après qu'ils ont signé le divorce, page 314:

« Huong Ly, bien installée sur la bicyclette de son père, adresse de la main des signes à sa mère. Le père et la fille disparaissent. Linh éclate en sanglots.

-Mon Dieu, j'aurais pu faire la paix avec lui, j'aurais retrouvé ma vie paisible et heureuse. Pourquoi ne puis-je pas lui pardonner?»

 

T2. Pouvoir de la poésie de l'auteur/ évocation de la nature pour émerveiller:

  • L'amant de Linh qui apprécie sa différence, superbe imagerie, page 109:

« le compositeur caresse les doigts de Linh. Linh ne ressemble pas aux autres femmes.Elle n'a aucune conscience du pouvoir de sa féminité. Elle ne lime pas ses ongles comme on affûte ses armes pour porter des coups décisifs dès la première attaque. Ce genre de femme se fane devant la beauté pleine de fraîcheur de Linh. Elle est la messagère des jardins des fleurs d'orangers...un vent paisible et pur auquel ne s'est mélangé aucun effluve de haine, de désespoir et d'amertume...-Je voudrais écrire une chanson pour toi.»

  • Une finale assez colorée, optimiste aussi. En page 335:

 

« Elle entend les feuilles tomber, les jeunes pousses saillir, les fleurs s'épanouir. Derrière ces sons, jaillit une autre musique, muette...là ou les espoirs neufs se construisent à partir de la ruine des illusions, la ou la vie, comme des lianes d'immortelles, recouvrent les couronnes et les bouquets resplendissants. En dépit des ruines. En dépit du mensonge.»

T3. Les illusions ont, une emprise forte sur l'individu, jusqu'à ce que...:

  • Ngoc Minh est secouée; prise de conscience, page 238-239:

«elle a rencontré trop d'hommes habiles, rusés et égoïstes. Ils ont exploité son corps vigoureux, ils lui appris qu'en lui réside le vrai paradis, que l'amour n'est qu'un conte mensonger, que la vie est courte, mince comme une liasse de billets, qu'en n'osant pas les dépenser, on finit par se retrouver avec des chiffons de papier sans valeur, qu'elle était la reine de l'amour et de la liberté. Ces louanges flattaient son orgueil.

Elle se croyait totalement libérée, elle se trouvait prise au piège de la chair. Cette liberté n'est qu'une illusion. Elle ressemble au fard qui masque les rides de son front...il suffit de la gratter légèrement, il part en poussière.»

 

T4. Mots qui deviennent des maux, ou le pouvoir périlleux des jugements sur l'autre:

  • arrêt catégorique de Linh sur Nguyên, alors qu'il l'avertit sur Trân son amant; page 104:

«Nguyên regarde l'air ulcérer de sa femme. Elle a conservé intacte la foi enthousiaste d'une adolescente...elle est belle à l'extrême. Nguyên cesse de se moquer, il baisse la voix:

-Linh, je t'en prie, n'aie aucune illusion à propos de quiconque. Je suis un homme, je comprends la noirceur d'un cœur d'homme...elle sourit, plissant dédaigneusement les lèvres:

-Tu n'es qu'un lâche.»

  • Linh, finie par discerner le vrai visage de son amant( lors d'un événement public), page 325:

« Trân Phuong rit, penche la tête sous les applaudissements fervents de la foule. Il a l'air gai, spontané des enfants. D'un geste, il repousse le serveur qui lui apporte un verre d'eau et descend de la tribune.

-Mon Dieu, qu'il est machiavélique. Personne ne pourrait comprendre ce qu'il y a derrière le visage de ce démon. La femme soudain se cabre sous la douleur...Elle ne pourra plus jamais aimer Trân Phuong.

 

T5. Quatre idées, lesquelles résument bien les idéaux de l'écrivaine; les trois premières sont positives, mais je suis en désaccord en partie du moins avec la dernière citation:

 

  • Nguyên, propose son idéal en vue d'une relation forte,(lors d'une discussion avec Ngoc Minh, son amante) page 231:

Une femme n'a de pouvoir que sur l'homme qui l'aime. Pardonne-moi... je ne t'aime pas

 

  • Un des rôles aidant...ou utile; lequel résulte du fait d'avoir souffert,( par la voix de Nguyên) page 287:

« Il lui semble avoir fait sa mue. Il vient de se hisser au-dessus de la marée des compromissions, des lâchetés, ces flots barbares qui ont englouti tant de monde dans cette vie...Mon Dieu, pourquoi faut-il tant souffrir pour se retrouver soi-même?

 

  • Un appel à être résilient, à avancer malgré tout, en dépit de tout; en page 332

« Aucune chute, aucun échec ne mérite le désespoir. Chaque illusion qui s'écroule grandit l'être humain. Chaque idole qu'on renverse est un pas en avant vers la sagesse. L'homme doit goûter au désespoir pour retrouver une espérance authentique.»

 

  • Le refus de pardonner de Linh, page 333

 

« Elle mesurera son mépris et n'accordera sa confiance qu'a l'issue des épreuves. Jamais elle ne pardonnera à Nguyên.»

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Commentaires: 3
  • #1

    Philip Mizener (jeudi, 14 mars 2019 18:48)

    Sans avoir Lu le livre , tes commentaries illumne les points principles.Merci.

  • #2

    Mabel (vendredi, 15 mars 2019 10:09)

    Une bonne histoire bravo. ..

  • #3

    Kim (jeudi, 04 avril 2019 14:26)

    J'ai bien aimé

 Il y a aussi la reprise du classique de Pierre Bordage «Les guerriers du Silence»; cycle 1 seulement que j’ai lu, laquelle a été remouler à la manière de P. Ogaki pour faire une série de quatre tomes. Hélas, le rythme est à mon avis trop rapide, mais comme l’œuvre de Bordage contenait plus de 1800 pages… y’a pas le choix de défilé à vitesse… grand V. Un formidable effort de synthèse a été fait, je l’accorde.

Le seul point un peu faible est qu’on a surexploité les séquences d’actions, à la mode hollywoodienne, alors qu’à mon avis, les auteurs auraient pu rehausser via les dialogues le côté résolument philosophique du roman; ce qui m’a frappé entre autres est ces deux points à :

 

  • Des dérives d’une religion totalitaire associée à un régime politique mégalomane et assoiffé tellement de contraindre les divergents; ça ressemble étrangement au style de pensée unique que les médias et gouvernements nous proposent depuis le début de la crise du Covid-19 de la depuis mars 2020…

  • Secundo, du rôle important que peut jouer une personne ordinaire, en l’occurrence Tixy Otty, héros majeur des «Guerriers du Silence1», homme à la vie morne, qui noie son ennui dans l’alcool, l’indifférence à soi-même et aux autres, se complaisant en une existence médiocre. Celui-ci devient graduellement un héros extraordinaire, pas dû à ces mérites seuls, mais surtout en s’entourant d’une équipe avec lui, et grâce à l’appui de sa partenaire de vie.

 

Bref, que vous lisiez le roman ou les BD, chaque version d’un ou des récits vous apportera de beaux moments de plaisir et de réflexion.

 

 

 

Cordialement, El Griffon