ContesdePluie&deLune

 Je vous présente ce classique du monde japonais, Contes de pluie et de Lunes par Ueda Akinari(1734-1809). Dans ces histoires fantastiques, le lecteur verra se lever, agir et disparaître toutes les variétés de fantômes. Un mélange savoureux de magie, de poésie et de réalité fait revivre d'un seul coup l'univers familier des Japonais d'autrefois. Traduit et commenté par René Sieffert.

Je ne parcourrais que quatre contes sur les neufs en deux articles, afin de vous en présenter la saveur originale et aussi par soucis de brièveté.

 

Premier Conte; Le chaudron de Kibitsu:

Résumé: L'histoire traite d'un fils unique, Shôtarô, qui dédaigne les travaux manuels, est rebelle à l'autorité et est enclin à boire avec passion...ses parents font le projet de le marier, espérant que ça va calmé ses écarts de conduite et " le calmer un peu". Donc, le mariage arrangé à lieu avec une jolie japonaise, celui-ci lui est infidèle et va vivre au loin de sa femme. La finale, sinistre, en fait correspond au mauvais présage du chaudron, présenté dans les débuts.

 

Trois citations qui ont captivé mon attention:

  • Sur un rite japonais prénuptial supposé donné un indice bon ou non pour la future union:

"Une prêtresse récite une oraison rituelle, et quand l'eau parvient à ébullition, si l'augure est favorable, le son émis par le chaudron est pareil au mugissement d'un bœuf; est-il mauvais, nul bruit dans le chaudron." Page 99

 

  • La Mariée "Isora", se fait duper par Shôtarô, lequel a prit une autre femme(Sode) puis alla vivre avec elle...très loin:

"Cette fois, Isora, profondément ulcérée d'avoir été dupée à ce point, se désola, et finit par s'aliter avec une grave maladie...mais jour après jour, elle refusait même de se nourrir, et il apparut qu'il n'y avait plus aucun remède." Page101-102

  • Shôtarô, en les moments finales de l'intrigue, dit:

"J'ai appris votre détresse, et que la maladie de surcroît, vous a frappée. Ayant de mon côté perdue une épouse très regrettée ...Sode, j'ai pris la liberté de venir, pensant que nous nous entretiendrons réciproquement de nos chagrins semblables."

La dame écarta légèrement l'écran:

-Quelle surprise, ma foi de vous revoir! je vais vous faire connaître la juste rétribution de votre cruauté" Stupéfait, il la considéra: c'était Isora, qu'il avait abandonnée au village natal...devant l'horreur de la main pâle et décharnée qui se tendait vers lui, il poussa un grand cri et tomba comme mort." Page 105

 

 

Deuxième conte; La maison des Roseaux:

Résumé: En cette époque ou l'opinion de la famille immédiate jouait un rôle majeur, le récit parle d'un homme tombé en disgrâce, Katsushirô. Celui-ci pars pour travailler très loin et promets un retour en l'automne suivant, promesse qu'il ne peux tenir pour raisons de circonstances adverses. Ce conte reflète le caractère imprévisible de la vie.

 

Quelques citations qui ont captivé mon attention:

  • L'épouse de Katsushirô:

"-Pour peu que nous restions en vie...se dit-on, mais c'est la loi de ce monde que l'on ne puisse se fier au lendemain" Page 58

  • Et l'automne arriva, or son homme ne revenait point, elle dit: Page 59

"Mon chagrin,nul ne lui dira;

oiseau d'Ôsaka, rappelle-lui toi,

que l'automne même est passé!"

 

  • Puis Katsushirô, à son retour découvrit le sort de sa femme via le récit du vieil homme:

 

"... je charriais de la terre, j'enterrais son cercueil et de la trace qu'avait laissé son pinceau à ses derniers moments, je fis la marque de sa tombe...depuis cinq années se sont écoulées. Si j'en juge par votre récit de tout à l'heure, nul doute que l'esprit de votre sage épouse ne soit revenu pour vous faire entendre son long mal d'amour." Page 68

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Commentaires: 2
  • #1

    stefano (vendredi, 01 février 2019 19:32)

    Coucou!

  • #2

    Kim (lundi, 11 février 2019 08:31)

    Merci, ça marche tes commentaires là, on dirait :)

 Il y a aussi la reprise du classique de Pierre Bordage «Les guerriers du Silence»; cycle 1 seulement que j’ai lu, laquelle a été remouler à la manière de P. Ogaki pour faire une série de quatre tomes. Hélas, le rythme est à mon avis trop rapide, mais comme l’œuvre de Bordage contenait plus de 1800 pages… y’a pas le choix de défilé à vitesse… grand V. Un formidable effort de synthèse a été fait, je l’accorde.

Le seul point un peu faible est qu’on a surexploité les séquences d’actions, à la mode hollywoodienne, alors qu’à mon avis, les auteurs auraient pu rehausser via les dialogues le côté résolument philosophique du roman; ce qui m’a frappé entre autres est ces deux points à :

 

  • Des dérives d’une religion totalitaire associée à un régime politique mégalomane et assoiffé tellement de contraindre les divergents; ça ressemble étrangement au style de pensée unique que les médias et gouvernements nous proposent depuis le début de la crise du Covid-19 de la depuis mars 2020…

  • Secundo, du rôle important que peut jouer une personne ordinaire, en l’occurrence Tixy Otty, héros majeur des «Guerriers du Silence1», homme à la vie morne, qui noie son ennui dans l’alcool, l’indifférence à soi-même et aux autres, se complaisant en une existence médiocre. Celui-ci devient graduellement un héros extraordinaire, pas dû à ces mérites seuls, mais surtout en s’entourant d’une équipe avec lui, et grâce à l’appui de sa partenaire de vie.

 

Bref, que vous lisiez le roman ou les BD, chaque version d’un ou des récits vous apportera de beaux moments de plaisir et de réflexion.

 

 

 

Cordialement, El Griffon