Chère lectrice, lecteur,
Du livre "L'éléphant s'évapore" d'Haruki Murakami1, je vais résumer la nouvelle: " la seconde attaque de boulangerie"; une histoire drôle ou l'ordinaire suit l'extraordinaire le temps d'une ligne. Cette nouvelle n'a rien de bien compliquer et je l'ai choisi pour vous faire décrocher un peu du " trop sérieux quotidien". La nouvelle commence sur un air banal; deux jeunes mariés qui tard en soirée se découvrent une faim énorme, une faim de loup comme on dit au Québec! Or dans le frigo du couple, rien d'intéressant:
"un flacon de vinaigrette, six boites de bières, deux oignons desséchés, du beurre, etcétéra" Page48
L'homme, tenaillé par la faim, incapable de dormir évoqua ce souvenir de jeunesse à sa conjointe en ces mots:
-L'attaque de la boulangerie? quelle attaque de boulangerie? dit-elle. Page 52
Celui-ci, raconta à sa femme l'histoire des vols de boulangerie avec son copain de vol, jusqu’à l'incident avec un boulanger mélomane, lequel proposa un marché insolite: Écoutez avec moi une pièce en échange de tout le pain que vous voulez!... ensuite, sa femme en conclut ceci:
"Je suis sure que la malédiction qui pèse sur toi m'englobe aussi." Page 57
Celle-ci, dans un esprit (pratico pratique)2 lui proposa...d'attaquer à nouveau une boulangerie :
"-Attaquer à nouveau une boulangerie, dit t-elle d'un ton péremptoire. Il n'y a pas d'autre moyen de te délivrer de ce sort. -La maintenant, tout de suite. ( dit-il)
-Oui..tu dois accomplir maintenant la tâche que tu n'as pas terminée autrefois." Page 58
1toute les citations viennent du livre L'éléphant s'évapore de H. Murakami, édition Belfond et sont mise en italiques
2expression québécoise, qui veut dire ce que dit: agir pour accomplir!
Évidemment, trouver une boulangerie de nuit s'avéra frustrant et vain...même en une grande ville comme Tokyo, elle opta donc pour un Macdonald, puis juste avant qu'ils enfilent leurs cagoules:
-Bienvenue chez Mcdonalds! lança l'employée derrière le comptoir, nous adressant son plus beau sourire Mcdonalds... Page 61
Ensuite, l'histoire prend un rythme fou dans le dialogue:
"Tous trois se rassemblèrent devant la caisse enregistreuse, contemplant le canon de mon revolver comme des touristes, un puits inca. Personne ne poussa de cris, personne n'essaya de me retenir.
-Je vais vous donner l'argent, dit le chef d'une voix décomposée. Il n'y en a pas beaucoup parce qu'on vient de relever la caisse à onze heures,mais prenez tout. Il n'y a pas de problème, on est assuré contre le vol." Page 62
Peu après, "la femme du maudit", toujours aussi pragmatique ordonna:
"-Trente Big Mac à emporter !"
-Je vous donne tout l'argent que j'ai si vous voulez, mais vous ne voudriez pas consommer ailleurs? demanda le chef. Ça va terriblement embrouiller la comptabilité. Je veux dire...
-Il vaut mieux faire ce qu'elle dit, répétai-je." Page 63
Un peu, plus tard, ils offrirent une explication aux victimes :
-Je suis vraiment désolée pour vous, mais il n'y avait pas de boulangerie ouverte, expliqua ma femme à ma place. S'il y en aurait eu une ouverte, on aurait attaqué une boulangerie comme il se doit.Page 65
Et comme finale de ce rocambolesque vol, Mcdo fut:
"-Après avoir roulé une trentaine de minutes, nous nous arrêtâmes dans le parking d'un immeuble tranquille...nous mangeâmes des hamburgers à satiété, en buvant du Coca. J'envoyais six Big Mac dans le gouffre qui me tenait lieu d'estomac, ma femme cala au bout de quatre....la faim insatiable qui nous tourmentait, semblait-il pour l'éternité s'était évanouie avec l'aube." Page 66
En conclusion, une belle histoire ou les rouages du burlesque sont bien ficelés! Bravo Mr. Murakami, vous êtes un habile conteur...
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