Je suis un chat, premier

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, j'entame une révision d'un auteur japonais du début XIX èime siècle, Natsume Sôseki, auteur Nippon bien réputé; voici un article qui résume ses origines:

https://www.nippon.com/fr/views/b07201/

 

Né en février 1867 dans le quartier d’Ushigome Baba Shitayokomachi à Edo (aujourd’hui le quartier de Kikui dans l’arrondissement de Shinjuku, Tokyo), Sôseki a eu une enfance compliquée : cinquième fils d’une famille éminente de l’époque d’Edo, il est élevé comme fils adoptif d’un couple d’amis de ses parents, mais revient ensuite dans sa famille biologique. La solitude ressentie pendant son enfance aurait, dit-on, fait de lui un jeune homme à l’indépendance affirmée.

 

À l’âge de 17 ans, il entre en école préparatoire à l’université (qui deviendra plus tard le Premier Lycée de Tokyo), et il est admis en 1890 dans la section de littérature anglaise de l’Université impériale (aujourd’hui, l’Université de Tokyo), où il commence en 1893 une maîtrise d’anglais. C’est à l’école préparatoire qu’il fait connaissance avec Masaoka Shiki, le poète grand modernisateur du haïku.

 

Pendant ses années d’études, en 1892, il entame sa carrière d’enseignant d’anglais à l’École spécialisée de Tokyo (aujourd’hui l’Université Waseda). Et l’année suivante, à l’invitation de Kanô Jigorô, directeur de l’École normale de Tokyo, et fondateur du judo et du Kôdôkan, qui l’appréciait beaucoup, Sôseki y est nommé professeur d’anglais.


Les personnages principaux de la fiction

  • Je suis un Chat; animal trouvée, lequel est resté sans nom , lit les pensées et est le narrateur du récit. Il habite chez le professeur Kushami, lequel est réputé être obstiné parfois brutal, intolérant, mais dotée de curiosité et franc avec les autres

  • Meitei: un des amis de Kushami un type qui est: vantard, fantaisiste, inconstant qui raconte des histoires pour abuser de la crédulité des autres sans honte. Il est cependant un conteur fabuleux qui "ajoute du piquant" aux interactions...

  • Kangetsu: un autre ami dans l'entourage immédiat du professeur Kushami. Un intello timide, lequel fait des études de thèse assez farfelu: dynamique de la pendaison/ effets du rayonnement UV sur le mouvement électrodynamique des grenouilles...etcétéra. C'est un type calme et posé mais déraisonnable en ses ambitions( manque de perspective globale)

  • Femme de Kushami: elle est souvent critiqueuse et acariâtre, mais pourvu d'un sens pratique et ce n'est pas sans raison qu'elle se plaint d'être négligée, car son mari est égoïste.

  • le Philosophe Yagi Dokusen: moine ayant une approche spéciale de la philosophie Zen. il a un caractère sobre et réfléchie, mais est très attaché à sa version de la vérité; ce qui le rend très partisan, il a un bon jugement avec le défaut de donner à ses opinions un caractère "absolu" qui agace les autres

Je vais résumer en quatre points, les idées majeures du roman avec quelques exemples à l'appui et témoignages sur l'auteur( via photos ou autres moyens):

  1. Une tendance marquée aux jugements moralistes, parfois pertinent par contre: à mon avis le grand point faible de ce récit; via la parole du chat, l'auteur exprime un aperçu cynique sur le genre humain, auxquelles, j'ai été secoué...

  • "On peut sur son visage( celui du maître du chat) qu'il signerait un pacte de rébellion pourvu qu'il soit certain de n'avoir aucune responsabilité" page 75

  • "Mon maître est splendidement imperméable à tout ce qui touche les sentiments humains"p177

  • " Et s'il se trouve quelqu'un pour être surpris, ce ne peut être qu'un homme, le stupide infirme à deux pattes" page 262


  1. Une forme d'humour omniprésente, variée et atypique parfois cinglante:

  • Meitei: - En fait, j'ai raconté un peu n'importe quoi...

"- Que veut tu dire? demanda mon maître, sans comprendre encore qu'il avait été victime d'une farce.

-Je ne croyais pas que tu la prendrais autant au sérieux. Meitei poursuivit fièrement:...

-Quand on raconte ainsi des plaisanteries, les gens les prennent parfois au sérieux, et cela excite hautement le sens de la beauté du comique." page 39

  • " Ils s'inventent des occupations fantaisistes et se plaignent ensuite de ne plus pouvoir en sortir, ce qui est comme allumer un grand feu pour se lamenter de la chaleur" page 226

 

  1. Un sens de la justice en les relations humaines:

  • " La sécurité est nécessaire à toutes les créatures, et elle m'est nécessaire également" p. 219

  • " Dans ce monde où l'on dit que la force prime le droit, un chat pourrait avoir mille fois raison que son opinion ne compterait pas...quand la raison est de notre côté mais la force contre nous, nous pouvons soit faire violence à notre bon droit et nous soumettre, soit agir selon nos lumières à l'insu des puissants." page 158-159


4. Sur la vanité & la tolérance, commentaires intéressants et bien placées :

  • " Kangetsu et Meitei se donnent des airs d'ermites paisibles, détachés du monde comme des courges se balançant dans le vent, mais en réalité, ils sont remplis d'ambition...leur esprit de compétition, leur ardeur à surpasser les autres se laissent voir...dans leurs conversations; un pas de plus dans cette direction et ce seront des bêtes du même niveau que les esprits vulgaires qu.ils dénigrent à longueur de journée." page 100

 

  • " Car il y a deux aspects, deux extrémités en tout ce qu'on peut imaginer. Si les hommes peuvent rapprocher ces deux extrémités opposées et considérer blanc le soir ce qu'ils ont vu noir le matin, cela montre qu'ils sont capables d'adaptation. Il peut y avoir du charme à voir les choses à l'envers." page 264

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 Il y a aussi la reprise du classique de Pierre Bordage «Les guerriers du Silence»; cycle 1 seulement que j’ai lu, laquelle a été remouler à la manière de P. Ogaki pour faire une série de quatre tomes. Hélas, le rythme est à mon avis trop rapide, mais comme l’œuvre de Bordage contenait plus de 1800 pages… y’a pas le choix de défilé à vitesse… grand V. Un formidable effort de synthèse a été fait, je l’accorde.

Le seul point un peu faible est qu’on a surexploité les séquences d’actions, à la mode hollywoodienne, alors qu’à mon avis, les auteurs auraient pu rehausser via les dialogues le côté résolument philosophique du roman; ce qui m’a frappé entre autres est ces deux points à :

 

  • Des dérives d’une religion totalitaire associée à un régime politique mégalomane et assoiffé tellement de contraindre les divergents; ça ressemble étrangement au style de pensée unique que les médias et gouvernements nous proposent depuis le début de la crise du Covid-19 de la depuis mars 2020…

  • Secundo, du rôle important que peut jouer une personne ordinaire, en l’occurrence Tixy Otty, héros majeur des «Guerriers du Silence1», homme à la vie morne, qui noie son ennui dans l’alcool, l’indifférence à soi-même et aux autres, se complaisant en une existence médiocre. Celui-ci devient graduellement un héros extraordinaire, pas dû à ces mérites seuls, mais surtout en s’entourant d’une équipe avec lui, et grâce à l’appui de sa partenaire de vie.

 

Bref, que vous lisiez le roman ou les BD, chaque version d’un ou des récits vous apportera de beaux moments de plaisir et de réflexion.

 

 

 

Cordialement, El Griffon