CycledeCyann/la Source et la Sonde

 

Durant la saison hivernale, j'aborderais certaines séries de BD adultes et quelques auteurs asiatiques. Ce premier tome scénarisé par Bourgeon, dessiné par Claude Lacroix, ou Cyann partage la vedette avec Nacara, sa complice et amie. Toute citation vient de:

  • la Source et la Sonde, Édition François Bourgeon&12 Bis, 2009La série des 5 épisodes du cycle de Cyann( nom de l’héroïne principal),se passe en un futur non situé dans le temps.

 

L'interaction entre les personnages, quoique ayant un rapport avec la vraie vie qu'on connaît ici, comporte des éléments originaux, j'y reviendrais en le point 4. Il s'agit d'une fiction ou la technologie, quoique bien avancée n'empêche pas ce trio...si nuisible en nos sociétés: la respectabilité/le pouvoir condescendant et l'argent de générer des tensions parmi la population et surtout entre les deux groupes rivaux; c'est à dire "La Source" et "la Sonde".

 

2. Pour quoi j'ai choisi cette série et non une autre, parmi les centaines existantes?

 

  • J'ai bien aimé le leadership exercé par le duo Nacara/ Cyann; deux jeunes femmes très différentes l'une de l'autre, mais unis par une relation intense...parfois outrageusement dysfonctionnel

  • Cyann: rebelle avec une relation dure avec son père, lequel est un homme riche et influent sur la planète Ohl. Cyann est extravagante, sensuelle, use de ses charmes avec audace. Défie l'autorité et est une tête forte, égoïste et clamant avant tout son esprit d'indépendance et gestes et paroles.

  • Nacara décrite d'une façon originale, elle est issue d'un milieu modeste et est d'une franchise décapante, cela entraîne de façon sure des enchantements et désenchantements avec son amie Cyann. Elle montre souvent un pragmatisme et un bon sens qui font défaut à Cyann, laquelle est plus impulsive...du moins en les deux premiers épisodes.

 

3. L'intrigue en les deux premiers épisodes se résume à ceci:

 

  • une épidémie atteint les habitants d'Ohl; "les fièvres Pourpres" et comme le père de Cyann est en position d'autorité, mais est malade; il veut envoyer sa fille Cyann à la tête d'un équipage spatial vers IlO, planète ou un éventuel remède existe. L'idée d'envoyer sa fille ne fait pas l'unanimité parmi les dirigeants de ce monde et une série de tests et d'obstacles viennent s'opposer à ce dessein, mais finalement,la résolution du père et de Cyann ne se relâche pas, car finalement, elle part. En le deuxième épisode, d'autres difficultés l'attendent en la planète-destination puis des révélations troublantes se font jour pour Cyann.

 

4. Les éléments novateurs de cette série sont:

  • La technologie quoique assez avancée pour permettre les voyages interstellaires est associée avec un mode de vie simple( culture et agriculture).

  • La complexité descriptive de la faune et de la flore, décrite d'une façon originale en termes graphiques comme en paroles est agréable à découvrir au fil de la lecture, longue car plus de cent pages en le premier tome

  • Tout a été créer et forme un tout assez cohérent avec un bon mélange de simplicité et de complexité pour que le lecteur se situe avec cette civilisation fictive, mais somme tout assez crédible

  • Je me répètes un peu, mais le leadership assumé par le duo des deux jeunes femmes forgent un récit unique, assez riche en émotions & humour caustique avec des "rebondissements rock'n roll!"

 

5. Ce qui m'a déplut: Rien n'est parfait même en une série exceptionnelle

  • Des aventures sexuelles trop selon nos manières humaines avec son lot de tricheries / jalousie et de violences verbales. Les personnages masculins aussi répondent au machisme typique des cultures latines...parfois

  • Un glossaire aussi n'aurait été pas un luxe pour saisir le sens et le but des groupes principaux; je reste avec un sens floue de ce que sont les caractéristiques et intentions de ceux-ci: La Sonde et leurs rivaux " La Source". Des indices apparaissent ici et là, mais ça reste flou...

 

6. Détails sur le graphisme:

  • La qualité du dessin est un des atouts de l’œuvre. Les scènes de nuit par exemple montrent les paysages de façon détaillée, vivaces.

  • Par ailleurs, de jour, un luxe de détails montrent bien les parties ombragées ainsi que les contrastes entre certains bâtiments et les hommes, affichant bien les hauteurs autant que les grands espaces. L'impression de voir une scène en 3D est très réussie en de nombreuses cases

  • Derniers points: La couleur bleue et l'élément eau sont très présent en ce récit. Aussi les petits encadrés faciaux, ajoutent du piquant au dialogue.

 

7. Faits saillants du récit, par Dominique Bry, journaliste

 

https://blogs.mediapart.fr/edition/papiers-bulles/article/181212/le-cycle-de-cyann-francois-bourgeon-l-auteur-de-science-f

 

  • Mais au-delà des ses qualités graphiques, de la plastique sensuelle de son héroïne, le Cycle de Cyann est également une œuvre aux ramifications et aux questionnements qui dépassent le cadre de la science-fiction. Sur la planète ilO, un mal mystérieux décime la population et les luttes de pouvoir se multiplient. Comment ne pas faire, en 2012, un parallèle avec les questions très actuelles sur l’environnement, le poids de la finance et de la politique sur les sociétés? François Bourgeon répond: «l’actualité des hommes et celle de notre planète interfère inévitablement avec les récits de fiction. De la même façon qu’un historien s’intéresse au passé en ne perdant jamais de vue les questions que posent son époque, l’auteur de fiction futuriste cherche lui aussi des réponses à des problèmes contemporains. Les bouleversements introduits par le libéralisme financier ont, par exemple, joué un rôle évident dans la création de la planète Marcade. Les formidables défis écologiques auxquels l’espèce humaine devra impérativement répondre peuvent, eux aussi, se retrouver naturellement dans une œuvre de fiction. Si l’on considère la planète Olh et le culte particulier que ses habitants ont pour l’eau, il est évident que je fais écho à la gravité des problèmes que le manque d’eau va inévitablement poser dans les prochaines décennies… On ne peut imaginer de planète vivable pour l’espèce humaine qui ne rencontre pas les mêmes problèmes que la nôtre».



 

 

 

 

 

 

 

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 Il y a aussi la reprise du classique de Pierre Bordage «Les guerriers du Silence»; cycle 1 seulement que j’ai lu, laquelle a été remouler à la manière de P. Ogaki pour faire une série de quatre tomes. Hélas, le rythme est à mon avis trop rapide, mais comme l’œuvre de Bordage contenait plus de 1800 pages… y’a pas le choix de défilé à vitesse… grand V. Un formidable effort de synthèse a été fait, je l’accorde.

Le seul point un peu faible est qu’on a surexploité les séquences d’actions, à la mode hollywoodienne, alors qu’à mon avis, les auteurs auraient pu rehausser via les dialogues le côté résolument philosophique du roman; ce qui m’a frappé entre autres est ces deux points à :

 

  • Des dérives d’une religion totalitaire associée à un régime politique mégalomane et assoiffé tellement de contraindre les divergents; ça ressemble étrangement au style de pensée unique que les médias et gouvernements nous proposent depuis le début de la crise du Covid-19 de la depuis mars 2020…

  • Secundo, du rôle important que peut jouer une personne ordinaire, en l’occurrence Tixy Otty, héros majeur des «Guerriers du Silence1», homme à la vie morne, qui noie son ennui dans l’alcool, l’indifférence à soi-même et aux autres, se complaisant en une existence médiocre. Celui-ci devient graduellement un héros extraordinaire, pas dû à ces mérites seuls, mais surtout en s’entourant d’une équipe avec lui, et grâce à l’appui de sa partenaire de vie.

 

Bref, que vous lisiez le roman ou les BD, chaque version d’un ou des récits vous apportera de beaux moments de plaisir et de réflexion.

 

 

 

Cordialement, El Griffon