Bonjour à tous,
Comme bonus pour cette fois ; vous pouvez aller sur mon site et écouter une entrevue de Gabrielle Roy, réalisée en 1961..oui ce n'est pas d'hier, mais bon c'est la seule que j'ai pu dénicher, que voulez vous que je vous dise? Elle est interviewée par Judith Jasmin de Radio Canada. ( lien direct sur You tube de l'entrevue, en bas à droite).
1. Premiers moments d'émerveillement à Paris:
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"Jamais, je n'avais vu une chambre ouverte ainsi au ciel. J'y étais entrée comme dans un rêve. Le rêve que j'ai fait toute ma vie d'un refuge contre la méchanceté des êtres, contre moi-même et les autres...et le surprenant est que je l'aie tant de fois trouvé...pour un instant. Le miracle était que cette fois, je le trouvais en plein Paris, conciliant mes désirs impossibles de la solitude et de l'ardente solidarité." Page 265
2. Remarque intéressante sur le "temps perdu"à ne rien faire:
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J'avais le don de capter à mon insu, aveuglément si l'on peut dire, des détails qui me seraient plus tard utile...mais je n'en savais rien encore, pensant seulement que j'étais venue perdre mon temps à Paris- alors que c'est en le perdant qu'il m'a souvent été en fin de compte le plus profitable, mais cela non plus je ne le savais pas et je m'adressais à moi-même d'amers reproches. Page 277-278
3. Sur l'indécision ( toujours durant son voyage en Europe); alors qu'elle cherchait sa voie en les écoles de théâtre:
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Maintenant que je me comprends un peu mieux...j'espérais un refus- ou le silence, m'assurant que j'avais tenté tout ce qui était possible et que, si j'échouais, ce ne serait pas de mon fait, mais à cause de circonstances adverses. En somme, pour décider de mon sort, je m'en remettais à la fatalité, faiblesse de ma nature qui a trop souvent reparu au cours de ma vie. Page 287
4. Autre remarque sur " le risque énorme" de rester dans l'indécision en un domaine important de sa vie;( durant son séjour à Londres):
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Peu importe, j'en étais à un point de ma vie où je sentais qu'il me fallait coûte que coûte m'engager dans une direction, fut-elle la mauvaise, pour connaître enfin ce que je devais savoir sur moi-même.
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5. Un attachement fort à un élément de la nature:
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Je me suis attachée à ce fleuve comme peu d'êtres au monde. J'ai aimé cette tamise( Londres) de promenade, joyeuse et bonne enfant, mais encore plus la Tamise des soirs de brume avec les cris étouffés des mouettes, un presque imperceptible clapotis contre les vieilles pierres du quai... ou simplement perdue dans quelque rêverie qui m'entraînait dans le bienfaisant mouvement de l'eau invisible. Page 311
6. Un ami, lui annonce son avenir; pour l'un de nous; ça pourrait être un allié qui nous inspire à croire et foncer en nos projets ou un parent, un professeur...
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Elle à Bodhan( l'ami!):
-Mais moi, je ne vois même pas un jour d'avance devant moi et change chaque jour de cap, lui dis je pour plaisanter...
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Lui...avec un étrange sérieux:
-Pourtant, ton avenir à toi est certain, me corrigea t-Il...d'après ma vision, je crois voir ton nom sur la couverture d'un livre. Il s'y détache en grandes lettres. Page 315
7. L'expérience d'un amour possessif et l'aversion que ça a provoqué:
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Entre-temps, je ne faisais plus rien et mesurais de mieux en mieux la force destructrice d'un amour comme celui qui m'avait tenue. Je n'étudiais presque plus.Je ne voyais personne...tôt ou tard, je me serais retournée contre un envahissement aussi complet de ma vie. J'aspirais sans doute à l'amour qui serais tendresse, rêve, havre, refuge. Mais l'amour est-il jamais repos! Page 361-362
8. Décision spontanée..pour une aventure avec de grandes répercussions:
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et pourquoi mon cœur a t-il bondi comme si la guérison m'attendait en cet endroit et que je devais à l'instant y accourir?Tout ce qui me revient en effet de ce moment qui devait avoir sur ma vie une si ardente répercussion, c'est le désir fou qui me surprit de partir par cet autobus. Il ronronnait à l'étouffée. Il allait repartir d'une minute à l'autre. Tout à coup, je m'élançai à travers le square. Je sautai sur le marchepied de l'autobus en marche...nous avons quitté le square résonnant. Sans le savoir, j'étais déjà en route vers un de ces havres bénis tels que la vie m'en a ménagé quelques- uns...et qui me furent chacun la halte ou retrouve r mes forces et l'élan pour repartir. Page 365
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