Gabrielle Roy.detresse2

Bonjour à tous,

Pour vous plonger dans l'univers de G. Roy; voici une citation d'allure poétique:

 

"Grave et doux, ce chant de l'été lui fait entendre la musique de son propre coeur enfin unie à celle de l'univers. Ce chant pourrait s'appeler Ode à la joie, mais d'une joie qui a connu et traversé le silence de la douleur». Extrait de "Cet été qui chantait", un de ces romans. Source:

https://www.babelio.com/livres/Roy-Cet-ete-qui-chantait/368545

 

1. Encore une fois face à l'au-delà, avec sa sœur mourante et prise du cancer, elle lui dit pour la rassurer :

 

  • "J'avais pris sur moi, qui n'en étais pas sûre, d'affirmer:

-Oui Anna, quelqu'un nous attend, qui nous aime enfin à la mesure de ce désir d'amour qui toute la vie nous hante et nous poursuit" Page 165

 

2. Le sentiment très fort, mais en filigrane de prendre une direction précise; en son cas, faire un voyage:

 

  • comment au juste avait grandi et poussé ce projet de départ pour l'Europe, et pourquoi s'était-il emparé de moi jusqu'à me mener sans pitié, je serais encore en peine de la dire. C'était, ce devait être un de ces appels mystérieux de la vie auxquels on obéit les yeux fermés, à moitié confiance, à moitié détresse. Je courais donc après quelque chose, mais quoi! Page 181-182

 

3. Un de ces moments rares, inoubliables que chacun vit, ou presque, ou on ressent une enivrante liberté, une ivresse de bonheur, de contentement; elle le décrit ainsi:

 

  • Le soir, j'enfourchais ma bicyclette et parcourais des pistes indiennes...elles étaient toujours tranquilles, sinueuses. Le chant des feuillages m'accompagnait tout au long, telle une douce musique, elle non plus interrompue depuis que les "Sauvages" passaient par là. Page189

 

Les attaches et confortables points de repère qui éventuellement, éteignent nos résolutions audacieuses:

 

  • ...c'était maintenant ou jamais, car c'est tout juste si j'avais encore la force de partir. Bientôt, je ne pourrais plus. De jour en jour, je sentais les liens de la routine, de la sécurité, de l'affection aussi se resserrer pour mieux me retenir. ( Une personne lui dit pour l'inciter à faire son voyage ):

- Partez, partez avant que la vie ne vous enlise aussi comme elle a enlisé tant des vôtres, des miens aussi. Page 198

 

4. Une œuvre artistique, dédiée à une personne décédée, sa sœur:

 

  • ...elle morte, je tâchai de continuer à lui parler, à essayer du moins de la retrouver dans le vent, les arbres, la beauté du monde...Cela donna " Cet été qui chantait", un livre étrange, j'en conviens qui sous une apparence de légèreté, baigne au fond dans la gravité. Page217

 

5. Les haltes de repos en nos vies, ou on se fait des forces avant d'affronter des situations: dures/intense ou de changement; elle aussi, avant son départ vers l'Europe:

 

  • ...Même à mon grand projet de départ, je pensais à peine. J'étais dans le présent comme mon île portée sus ses eaux. Ce fut l'une des trois, quatre escales merveilleuses de ma vie où j'eus loisir de refaire mes forces physiques et morales et sans lesquelles ma santé, toujours plus ou moins fragile, n'eût sans doute pas tenu le coup... avant d'affronter le tourbillon d'émotions qui m'attendait.. Page 228

 

6. La figure forte d'une mère, consacrée à notre succès, apparaît en ce passage:

 

  • Aujourd'hui comme alors, elle priait indéniablement pour qu'il me soit épargné de souffrir. Alors que pourtant, notre pauvre amour ne progresse qu'à travers les souffrances! Page 239-240

 

Pour résumer cette première partie de son autobiographie: il y en sa Vie, une tension alternée entre les moments de grand bonheur et ceux de difficultés que j'ai essayé de synthétiser en cette image de l'oiseau, lequel prend son envol face à la gravité et la lourdeur de l'eau.

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Charles (vendredi, 12 octobre 2018 17:59)

    bonsoir a hello!

 Il y a aussi la reprise du classique de Pierre Bordage «Les guerriers du Silence»; cycle 1 seulement que j’ai lu, laquelle a été remouler à la manière de P. Ogaki pour faire une série de quatre tomes. Hélas, le rythme est à mon avis trop rapide, mais comme l’œuvre de Bordage contenait plus de 1800 pages… y’a pas le choix de défilé à vitesse… grand V. Un formidable effort de synthèse a été fait, je l’accorde.

Le seul point un peu faible est qu’on a surexploité les séquences d’actions, à la mode hollywoodienne, alors qu’à mon avis, les auteurs auraient pu rehausser via les dialogues le côté résolument philosophique du roman; ce qui m’a frappé entre autres est ces deux points à :

 

  • Des dérives d’une religion totalitaire associée à un régime politique mégalomane et assoiffé tellement de contraindre les divergents; ça ressemble étrangement au style de pensée unique que les médias et gouvernements nous proposent depuis le début de la crise du Covid-19 de la depuis mars 2020…

  • Secundo, du rôle important que peut jouer une personne ordinaire, en l’occurrence Tixy Otty, héros majeur des «Guerriers du Silence1», homme à la vie morne, qui noie son ennui dans l’alcool, l’indifférence à soi-même et aux autres, se complaisant en une existence médiocre. Celui-ci devient graduellement un héros extraordinaire, pas dû à ces mérites seuls, mais surtout en s’entourant d’une équipe avec lui, et grâce à l’appui de sa partenaire de vie.

 

Bref, que vous lisiez le roman ou les BD, chaque version d’un ou des récits vous apportera de beaux moments de plaisir et de réflexion.

 

 

 

Cordialement, El Griffon